Jeudi 7 mai 2015 : Prélèvements d’eau de mer.
La traversée de L’Hermione est une aventure humaine, un projet associatif historique et international, mais la frégate est également un vecteur pour différents projets scientifiques d’étude de l’océan.
Nous aurons l’occasion de revenir sur ce blog sur chacun de ces projets, dont le largage de plusieurs bouées de relèvement de données (4 pour Météo France sur le climat et 2 pour l’IFREMER, axées sur l’étude de la qualité de l’eau plus en profondeur) et la collecte d’informations concernant la météo.
Mais nous nous attardons aujourd’hui sur un projet porté par Marc, l’un des volontaires américain. En collaboration avec l’association « Adventurers and Scientists for the Environment », lui et quelques gabiers intéressés, effectuent des prélèvements d’eau de mer depuis notre départ de Rochefort et continueront durant toute la traversée de l’Atlantique ainsi que le long de la côte Est américaine. Les prélèvements seront confiés aux chercheurs lors de notre arrivée à Castine, notre dernière étape aux USA, et les analyses seront effectuées dans la foulée. Les résultats seront ensuite mis à disposition du public sur le site web de l’association et sur un site dédié à la mission éducative de L’Hermione, www.seaformation.com (en anglais). Nous les relayerons également ici même.
L’hypothèse défendue par l’association est que les niveaux de micro-plastiques s’élèvent à mesure que l’on se rapproche des côtes. Ils souhaitent également mieux comprendre la source et les déplacements des micro-particules de plastique présentes dans toutes les mers du monde.
Côté navigation, nous faisons route Ouest-Sud-Ouest avec un vent faible mais à une vitesse très raisonnable de 5 nœuds environ. La difficulté aujourd’hui est la présence d’une grosse dépression cyclonique au sud de la côte Est des Etats-Unis qui nous oblige à écarter légèrement notre route au Sud afin de conserver une large marge de manœuvre dans le cas ou cette dépression deviendrait un véritable cyclone. Un casse-tête météo qui illustre bien les changements climatiques que les projets portés par L’Hermione souhaitent observer. La saison des cyclones est en effet normalement à l’automne. Même la National Oceanographic and Atmospheric Administration, la très prudente agence gouvernementale américaine d’étude du climat, ne fait démarrer la saison officielle de risque de cyclones que le 1er juin. Qu’un tel événement se produise début mai serait donc un exemple extrêmement parlant des changements qui affectent notre planète aujourd’hui.