Le réarmement du navire approche ! Dans quelques jours, les préparatifs du départ commenceront avec une première étape : le grutage et la mise en place des basses vergues.
A bord, les travaux de peinture se poursuivent alors que les maillets des calfats se font à nouveau entendre dans le faux-pont.
Le parquet en chêne de la grand chambre, domaine des officiers, a aussi eu le droit à un petit coup de neuf.
Côté gréement, le goudronnage désormais terminé, ce sont les poulies et manœuvres qu’il faut remettre en place. Dans l’atelier des gréeurs, les kilomètres de cordages attendent d’être réinstallés.
Tiphaine et Manon se sont lancées dans la confection d’un nouveau paillet, une natte de cordages limitant les frottements, pour le petit hunier.
Le 11 mars prochain, marins et gabiers commencent à réinstaller les espars et vergues de la frégate. Au programme, une journée de travail, sous les yeux du public, pour mettre en place la grande vergue, la vergue de misaine, la vergue sèche, la corne d’artimon et la civadière.
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Vendredi 11 mars, le réarmement du navire commençait avec la pose des basses vergues, du perroquet de fougue et de la corne d’artimon.
Une journée de grutage et de manœuvres qui a commencé de bonne heure sur le chantier de Rochefort. Bénévoles et gabiers avaient rendez-vous dès 8h pour un briefing.
Le défi de ce vendredi : mettre en place six vergues, pesant parfois plusieurs tonnes, tout en permettant au public de continuer à visiter la frégate. Le tout était commenté par Tiphaine et les autres membres d’équipage, afin d’expliquer aux curieux présents sur les quais ce qui se passait et tout le vocabulaire spécifique au gréement.
Les manœuvres ont commencé par la pose des espars situés à l’avant du navire avec, en premier, la vergue de civadière, au niveau du mât de beaupré. Quelques jours avant, les pièces à gruter avaient été sorties sur le quai et partiellement gréées.
Pour chaque manipulation de vergue, une très bonne coordination des équipes est nécessaire. La tâche revient à Stéphane et Dom, les deux chefs de tiers, qui dirigent les opérations, l’un à quai et l’autre à bord. En hauteur, à la réception des vergues, Nicolas et Ryan prennent le relais. Gabiers et bénévoles se répartissent ensuite les tâches pour les aider, dans la bonne humeur.
Après un pique-nique auquel les visiteurs ont pu se joindre, les manœuvres ont continué, sans encombre, jusqu’en milieu d’après-midi. Une fois les vergues à poste, l’installation du gréement courant commence, un travail de longue haleine assuré par les gabiers qui redécouvrent le travail en hauteur.
Pendant le week-end, les basses vergues seront hissées au cabestan pour rejoindre leur place définitive, sous les hunes. Encore de belles manœuvres en perspective…
Le réarmement va se poursuivre jusqu’au 4 juin, date à laquelle L’Hermione quittera Rochefort pour deux mois de navigation. D’ici là, le travail continue sous les yeux du public. Anne Renault, maître voilier, a fait son retour dans les ateliers pour réviser toutes les voiles de la frégate.
Samedi 12 mars, le soleil était de retour sur Rochefort pour une journée de manoeuvres au cabestan.
Gabiers, bénévoles et visiteurs, avaient rendez-vous derrière les barres de cabestan pour hisser les vergues sous les hunes. Suite au grutage de la veille, les vergues avaient été sécurisées par des caliornes, des palans de charge que l’on retrouve sur chaque mât, pour la nuit.
Le petit cabestan a été utilisé pour hisser la vergue de misaine et le grand, situé sur le pont de batterie, pour la grande vergue.
Les deux drisses sont entourées autour du cabestan, au fur et à mesure que les gens tournent, la vergue monte. Sur le pont, les gabiers étarquent les balancines, les tendent autant que possible, afin de gérer l’inclinaison de la vergue. Au pied du cabestan, d’autres frappent sur les drisses avec des maillets pour garder les cordages centrés et éviter qu’ils ne se superposent. Pour la grand vergue, la manœuvre prend environ 20 minutes.
Au XVIIIe siècle, le grand cabestan servait aussi à remonter à les ancres. La manœuvre était extrêmement longue et pénible, 5 hommes par barre étaient nécessaires. Aujourd’hui des guindeaux électriques permettent de remonter les deux ancres de la frégate, le grand cabestan n’est utilisé que ponctuellement pour les manœuvres comme celle de samedi.
Comme à chaque fois, un vocabulaire très précis est employé par les marins. Petite séance de rattrapage sur les ordres utilisés lors de la manœuvre du cabestan :
« on vire » : on avance et fait avancer le cabestan
« on dévire » : on recule
« tient bon » : on ne bouge plus
Installation des margouillets, ces pièces de bois cylindriques, qui permettent de guider les cordages passant par le centre de la hune et allant vers les parties supérieures de la mâture.
Depuis début mai, l’équipage professionnel est de retour à bord de la frégate pour armer le navire et former de nouveaux volontaires.
Sur plusieurs week-ends, de nouveaux candidats, sélectionnés par le commandant, viennent suivre un stage de 3 jours à la fois théorique et pratique. Point fort et déterminant de cette formation : l’ascension dans le gréement !
Une fois la formation achevée, les stagiaires deviennent gabiers et intègrent le groupe des bénévoles navigants. Ils auront l’occasion d’embarquer pour quelques semaines, lors du périple breton de L’Hermione.
Pour assurer le service des repas, les bénévoles sont venus prêter main-forte aux cuisiniers pendant quelques jours. Avec parfois près d’une quarantaine de marins à bord, le travail en cuisine ne manque pas ! Heureusement, Bernard, Patrick, Monique, Annie et les autres, répondent toujours présents et régalent l’équipage à coup de chouquettes et de tartes aux pommes…
Côté maintenance, le travail se poursuit avec un gros chantier : la peinture de la coque. Un travail de longue haleine pour que la frégate soit la plus belle lors des escales à St Malo et Brest !