En août, il y a du monde sur L’Hermione à Rochefort ! L’équipage fait une pause dans les stages de formation des nouveaux gabiers mais la maintenance du navire continue.
Certains volontaires fraîchement formés restent sur le chantier pour continuer à découvrir le navire, son gréement, son vocabulaire si spécifique,… Les « anciens » profitent de quelques jours de congés pour venir prêter main-forte aux côtés des bénévoles. Une aide très appréciée surtout quand il s’agit de déplacer les voiles !
D’ici le départ en février 2018, les 17 voiles doivent passer entre les mains des voilières Anne et Marion. Stockées à l’abri des intempéries, elles sont amenées au fur et à mesure dans l’atelier voilerie pour être contrôlées et réparées.
Les finitions, réalisées manuellement, sont particulièrement surveillées : un oeillet peut être refait si nécessaire tout comme la couture de la ralingue, le cordage présent en continu sur le tour de la voile formant son renfort.
Côté gréement deux gros chantiers sont en cours : la réfection des enfléchures et le fourrage des étais.
Le gréement dormant de L’Hermione comprend plus de 10 km de cordages fixes qui permettent de maintenir les mâts. Les haubans les soutiennent latéralement alors que les étais permettent de les tenir vers l’avant du navire. Ces derniers sont doublés pour plus de sécurité, les forces s’exerçant sur la mâture étant considérables. Le bas-étai du grand-mât est le plus imposant : il fait 108 mm de diamètre.
Pour les protéger, ces cordages en manille sont fourrés : des tours serrés sont réalisés avec un cordage fin goudronné (bitord).
Fourrage du bas-étais de misaine
L’autre chantier du moment concerne les enfléchures, de petits cordages supportant les marins quand ils grimpent dans la mâture. Ces « échelles » de cordages sont remplacées régulièrement et retendues.
Découvrez le travail de matelotage effectué par les gabiers à travers cette vidéo réalisée par l’un d’eux :
Régulièrement, la frégate accueille des concerts et conférences dans la cadre des 7 à 9 de L’Hermione. Après la sympathique prestation de la SMAGUINE FAMILY en juillet dernier, c’est le groupe de chants de marins LA BAMBOCHE qui se produira à bord le 16 septembre prochain.
Les gabiers profitent des vacances pour venir passer quelques jours sur L’Hermione, cela tombe bien : le travail ne manque pas à bord !
FORMATION DE L’EQUIPAGE
Après quelques semaines de pause dans les formations de l’équipage, la dernière session (hors gabiers recrutés via le partenariat avec l’OIF) vient de s’achever. France 3 Poitou-Charentes était présent pour assister au début du stage et au fameux test d’ascension dans le gréement.
POINT MANOEUVRE : embarquer un canot
Le grand canot « La Fayette » a été réinstallé à bord, sur le pont de batterie. La manœuvre s’est déroulée comme au XVIIIe siècle, en utilisant des palans et les cabestans.
Avant de détailler la manœuvre, quelques explications de vocabulaire :
- un palan est une manœuvre composée de poulie(s) et d’un cordage, nommé le garant, passant par les rouets. Le palan sert à effectuer des travaux de force.
- la caliorne est le plus fort palan du navire, utilisée pour embarquer et débarquer les embarcations, manœuvrer les ancres,…
- choquer : donner du mou à un cordage
La manœuvre nécessite 1h30 de préparatifs : les palans de bouts de vergues tribord (le canot se trouvait à bâbord) sont amarrés sur les chaînes de porte-haubans prévues à cet effet. Vous pouvez visualiser la chaîne en question sur la photo ci-dessous, il s’agit de l’anneau métallique qui est, ici, laissé libre.
Sur bâbord, le palan et la caliorne supportant l’avant du canot sont mis en place sur la misaine. Pour l’arrière, le même principe est utilisé avec une mise en place sur le grand mât.
Le petit cabestan permet la manœuvre du palan avant et le grand cabestan (sur le pont de batterie – photo ci-dessus) sert pour le palan arrière. Les vergues sont orientées préalablement pour permettre au canot de passer entre les deux coupées (passerelles). Les gabiers virent au petit puis au grand cabestan successivement pour que le canot reste droit.
Une fois le canot arrivé au-dessus du pavois (photo ci-dessus), les linguets sont mis sur les cabestans pour les empêcher de dévirer (repartir en arrière). Les caliornes sont tournées sur des taquets ou bittons pour que le poids du canot soit désormais supporté par ces dernières. L’embarcation bascule alors au-dessus de son emplacement définitif : la grand rue.
L’équipage n’a plus qu’à choquer les caliornes pour que le canot descende sur le pont où il est immobilisé à l’aide de cales.
AMENAGEMENTS INTERIEURS
Dans le faux-pont, l’espace dédié au couchage de l’équipage, de nouvelles couchettes ont été installées afin de permettre d’accueillir quelques personnes en plus.