Le chantier de l’Hermione prend une autre dimension avec le début des travaux de gréement.
Sur l’Hermione, le gréement représente environ 25 km de cordage – un peu plus de 8 km pour le gréement dormant, près de 16 km pour le gréement courant – et 1 500 pièces différentes.
Le terme « gréement » englobe l’ensemble des éléments relatifs à la voilure d’un bateau : il s’agit des cordages qui maintiennent les mâts et permettent le fonctionnement des voiles.
Jens Langert, gréeur depuis plus de 15 ans et actuellement sur le chantier de l’Hermione estime que l’on peut comparer le gréement à « une sorte de moteur pour le navire ».
Le gréement se décompose en deux types :
– Le gréement dormant : cordages en manille, une fibre naturelle extraite d’une espèce de bananier (l’abaca) cultivée aux Philippines, permettant de maintenir la mâture.
Le gréement dormant est réalisé du bas vers le haut (en commençant par les bas-haubans), et de l’avant vers l’arrière (en commençant par le bas mât de misaine).
– Le gréement courant : cordages en chanvre, cultivé aux Pays Bas, filé en Belgique, et commis aux Pays Bas, permettant de mouvoir les voiles. Néanmoins, quelques cordages portant de lourdes charges (moins de 10 % du gréement courant) seront en fibres synthétiques.
Dans un premier temps, l’équipe des gréeurs a effectué la maintenance du gréement des 3 canots de l’Hermione, ainsi que le re-goudronnage des ralingues des voiles et des cordages d’affûts ou de pompes.
Ensuite, ils ont démarré la réalisation proprement dite du gréement, dans le but de préparer les cordages en attendant l’arrivée des mâts.
Le travail commence par l’étirement des drisses (filins de manille) : opération nécessaire pour empêcher l’allongement futur du cordage par vent fort.
Les dimensions des cordages sont différentes en fonction de leur utilité et de leur place sur le bateau.
Le diamètre change selon la charge à supporter, par exemple les haubans du mât de misaine et du grand mât sont en 62 mm de diamètre et les cordages sont de 54 mm pour les haubans du mât d’artimon.
Les cordages les plus gros sont les bas étais : 108 mm de diamètre.
Au cours de notre entretien, Jens Langert nous a confié qu’il y avait trois points passionnants dans son métier : la recherche des informations historiques, le côté créatif et le travail en équipe. Il espère ainsi que le public sera intéressé par ce métier peu connu.
« A rigger is someone who has to know a lot of things »
Jens Langert