Du 1er au 6 mai 2015
Première escale officielle et internationale pour L’Hermione. Première étape du voyage pour l’équipage.
Les six jours que nous avons vécu étaient un mélange de saveurs et de sensations variées : il s’agissait à la fois d’un temps de repos aux accents de vacances, et d’une période de travail intense dont le rythme change radicalement par rapport aux quarts à la mer.
Après une arrivée en fanfare avec visites d’officiels espagnols, présence de Benedict Donnelly, président de l’association Hermione-La Fayette, à bord, foule sur le quai et journalistes très présents (comme on a pu le voir au nombre et à la taille des articles diffusés dans la presse locale!), le rythme à quai s’est installé.
Les tiers restent alors en action, mais avec un découpage différent. On commence en renfort à huit heures du matin, un temps durant lequel les gabiers s’occupent des travaux sur le pont et d’entretien du bateau. Puis à dix-huit heures jusqu’à dix-huit heures le lendemain, on passe en service. Ce tiers se consacre à la partie publique de L’Hermione : gestion de la coupée (contrôle des entrées et sorties du bateau), accueil des visiteurs, renseignements sur le pont… Une fois le service terminé, on est alors libre jusqu’à 8h du matin le surlendemain.
« On redécouvre ce que le véritable temps libre veut dire », m’expliquait Manon dimanche. « Sur le bateau, même quand on est en repos, on a un champ d’action limité. Là, on peut véritablement décider de ce qu’on fait et, où on le fait, comme on veut. Ça permet de vraiment apprécier ces quelques heures de liberté totale. «
Chacun a organisé ses disponibilités comme il le souhaitait, certains partant à la recherche des meilleures vagues à surfer, d’autres explorant plutôt les ruelles du centre ville à la recherche des meilleures sources, la plupart profitant tout de même de l’occasion pour se balader en voiture à la découverte de cet étonnant archipel volcanique que sont les Canaries. Très variés, les décors sont spectaculaires et les vues exceptionnelles ne manquent pas. Les villages ne sont pas les parties les plus charmantes de Gran Canaria, pas plus que la très touristique et moderne Las Palmas. L’intérieur des terres offre cependant un spectacle superbe. Tous ont également utilisé leur temps libre pour refaire le plein de chocolat, sucreries et autre junk food à consommer durant la traversée.
Les renforts n’ont pas manqué de travail durant cette escale, avec des réglages sur les mâts de perroquet, un renfort de poulie pour la drisse des petits et grands perroquets, de la peinture, des travaux sur les huniers, etc. Côté service, l’ambiance était bonne par nécessité, car la phrase la plus courante sur le pont et à la coupée était bel et bien : « tu parles espagnol toi ? ». Heureusement, quelques hispanophones nous ont sauvé en jouant les traducteurs et le langage international des gestes de la main et des franches rigolades a permis aux gabiers de se faire comprendre des plus de 5000 visiteurs qui se sont pressés à Las Palmas pour visiter la frégate. Un engouement réellement réconfortant qui nous a également fait prendre conscience de l’impact international que L’Hermione peut avoir, y compris auprès des nombreux jeunes « marineros » qui ont découvert le bateau avec des yeux émerveillés. Une preuve supplémentaire de l’importance du projet pour le rayonnement de la France à l’étranger a été faite, le 4 Mai, dans la journée lorsque l’ambassadeur de France à Madrid et le président du gouvernement des Canaries se sont rencontrés à bord à l’occasion d’une réception.
Un symbole fort dans une ville chargée d’histoire maritime, où Christophe Colomb a, par exemple, posé ses valises à plusieurs reprises, comme le rappelle le musée qui lui est dédié.
Il s’est donc agi d’une escale franchement chargée pour l’équipage de L’Hermione, qui repart ce mercredi avec des souvenirs plein la tête, quelques beaux coups de soleil et le plein d’énergie pour affronter une traversée de l’Atlantique.
¡ Gracias Las Palmas, Hasta luego !