La frégate sous voiles, un spectacle dont on ne se lasse pas
Du vent ! Qui gonfle les voiles comme d’énormes ballons, qui souffle les crêtes des vagues en centaines de moutons, qui nous appuie contre la houle à la gite, qui s’engouffre dans la civadière et fait décoller l’étrave, qui fait défiler entre 8 et 10 miles sous notre quille toute les heures, qui rafraîchit les postes, qui ébouriffe les cheveux, qui élargit les sourires, qui fait pétiller les yeux… Du vent !
Mais qu’elle est belle L’Hermione, quand elle vole sur l’eau par 20-25 nœuds. Presque 2 mois qu’on attendait ça, ces quelques heures de voile magiques.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Après une nuit et une matinée à ce rythme, le spectacle se terminait dans l’après-midi. Le vent était tombé et la frégate ondulait à 5 noeuds dans la longue houle laissée par le passage il y a 2 jours de Claudette, une tempête tropicale remontée en direction de Saint-Pierre et Miquelon.
En mer, l’équipage poursuit son travail de maintenance sur le navire sur le gréement, les vergues ou encore les voiles.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Après une nuit et une matinée à ce rythme, le spectacle se terminait dans l’après-midi. Le vent était tombé et la frégate ondulait à 5 noeuds dans la longue houle laissée par le passage il y a 2 jours de Claudette, une tempête tropicale remontée en direction de Saint-Pierre et Miquelon.
En mer, l’équipage poursuit son travail de maintenance sur le navire sur le gréement, les vergues ou encore les voiles.
La journée s’est terminée portant toute la voilure tandis que le vent fraîchissait, dans tous les sens du terme. C’est donc par des températures presque hivernales que les bâbordais et tribordais ont serré les perroquets tandis que nous filions au près sur une mer peu agitée.
Mais le vent était contre nous et, pour tenir notre route, il a fallu rallumer les moteurs en milieu de nuit et carguer le reste des voiles.
C’est de cette façon que nous avons débuté notre journée de vendredi. Le mercure avait repris quelque degrés, le vent était devenu faible et nous avancions au moteur sur une mer presque plate en direction de Lunenbourg. En début d’après-midi, la décision a été prise de remettre de la toile, ce qui débute presque toujours par les huniers. Moteurs du bateau, ces voiles énormes (le grand hunier fait presque la taille de la misaine) sont installées sur des vergues flottantes. Cela signifie que les établir est une manœuvre longue et fatigante pour les gabiers qui doivent hisser vergue, toile, ralingues, cordages et autres poulies pour un poids total frisant probablement la tonne.
On commence cependant par brasser les basses vergues à l’allure souhaitée, puis par affaler toutes les cargues tandis qu’un ou plusieurs gabiers se trouvent sur le plateau de hune pour retirer le chapeau (une sorte de filet qui maintien la toile au centre de la vergue) et faire tomber la toile du plateau. On reprend alors sur les écoutes pour border la voile et, enfin, on hisse – d’abord au vent puis sous le vent. On termine par brasser la vergue de hunier à la bonne allure. Puis, généralement, on recommence pour le grand hunier et le perroquet de fougue qui est notre hunier d’artimon.
Notez que si les basses vergues (misaine et grand voile) sont pour leur part fixes, les deux perroquets et la perruche fonctionnent sur le même système et doivent être hissées lorsqu’elles sont établies. Leur taille réduite rend toutefois la manœuvre plus simple et rapide.
Outre ces manœuvres de voiles, les gabiers ont consacré l’après-midi à un grand ménage de L’Hermione et au déménagement entre postes pour les volontaires restant à bord, et à la préparation générale de la relève de demain (les tiers tournent à chaque relève).
Nous avons enfin pris la panne en milieu de journée à quelques miles des côtes de la Nouvelle-Ecosse afin de patienter jusqu’à demain matin et notre arrivée à quai à Lunenbourg. Nous resterons à peine plus de 24h sur le sol canadien puis nous mettrons cap sur Saint-Pierre et Miquelon, qui sera techniquement notre première escale française après ce long périple américain, mais avant la transatlantique retour.
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