La situation météorologique ne devant pas s’améliorer tout de suite, un abri a été recherché. L’Hermione a donc traversé le Détroit de Gibraltar pour mouiller près des côtes marocaines, en baie FNIDEK, sous CEUTA.
« Depuis dimanche dernier, nous affrontons des creux de plus de 4 à 8 mètres et des vents jusqu’à 50 nœuds (90 Km/h), avec une houle de travers. À plusieurs reprises, j’ai du mobiliser sur le pont l’ensemble des 78 membres de l’équipage pour manœuvrer le gréement et les voiles en toute sécurité. Aucun dégât n’est à déplorer à bord et l’équipage s’est très bien comporté, malgré la fatigue»
a déclaré Yann Cariou, commandant de l’Hermione.
« Dormir plus de quatre ou cinq heures d’affilée sans avoir à se caler des genoux et des épaules pour ne pas être bouté(e) hors de sa bannette. Dormir enfin! sans être réveillés à tout instant en sursaut par les hurlements du vent, les craquement de la coque ou les torrents d’eau. S’habiller sans risquer de se rompre le cou au moment où on lève le pied pour enfiler la jambe du pantalon ou du ciré dans un coup de gite à 35°. Oui, simplement se servir à manger et marcher sur un plancher plat, avec des murs et un plafond stables…
« Le mouillage a pour vocation de reposer les hommes et le navire. Reposez-vous! »
a enjoint le commandant.
Depuis, entre douches et lessives, nous nettoyons en grand la frégate, la briquons, la bichonnons et réparons les mini-outrages de la mer. En voilerie, en cuisine, en salle machine ou dans les mâts, des gabiers se répartissent sous la houlette des « maîtres » charpentiers, mécano, bosco ou voilière, pour ces aménagements et ajustements caractéristiques de la vie d’un grand navire.