18-19 juillet 2015 :
Et voilà. Etrangement, alors que nous sommes partis depuis 3 mois et qu’il nous reste encore plusieurs semaines de navigation et une transatlantique à effectuer, nous venons de terminer notre dernière escale à l’étranger. Il ne nous en reste désormais plus qu’une à Saint-Pierre et Miquelon avant de reprendre la route de Brest et de la France métropolitaine.
Très courte, notre escale en Nouvelle-Ecosse a pourtant été l’une des plus dense de ce voyage. En à peine plus de 24h, nous avons en effet accueilli plusieurs évènements privés, effectué la dernière relève avant la transatlantique avec le débarquement de 28 gabiers et l’arrivée de 30 nouveaux volontaires.
Etrange sentiment que de voir partir bon nombre d’amis avec lesquels nous avons partagé un morceau plus ou moins long de cette aventure. L’effet est encore plus marqué aujourd’hui car ces semaines d’escales sont passées à une vitesse folle et on peine à croire que nous avons quitté la France il y a 3 mois exactement.
A l’exception de deux gabiers qui effectuent l’ensemble du voyage, il ne reste désormais plus un seul volontaire présent au départ de Rochefort. L’équipage est donc frais et en pleine forme, bénéficiant d’une énergie propre aux nouvelles arrivées, déjà sensible lors de la relève de Philadelphia. Elle confirme toutefois une idée qui semble évidente : l’expérience et la répétition des manœuvres multiplient l’efficacité de l’équipage de façon spectaculaire. Les nouveaux arrivants doivent pour leur part se remettre en mémoire les innombrables points de tournages, l’ordre dans lequel les manœuvres s’effectuent… Il est amusant de constater qu’aujourd’hui leurs gestes manquent encore un peu d’assurance et que leurs regards cherchent dans le gréement où se trouve tel bras ou telle drisse tout en sachant que, sans même qu’ils ne le réalisent, il ne suffira que de quelques jours pour qu’ils gagnent de façon perceptible en efficacité. Et qu’en arrivant à Brest, ils auront tous pris du muscle, de l’aisance, de la rapidité sur les manœuvres et dans le gréement.
Lunenburg a également été l’occasion de ravitailler en vivres afin de tenir jusqu’à Brest. Ce sont pas moins de huit palettes de fruits, légumes, conserves et surgelés que nous avons ainsi embarqués au petit matin ce dimanche. Le jeu, comme à chaque fois, est ensuite de faire tenir dans la cambuse, les frigos et les filets en batterie l’ensemble de ces vivres. Une sorte de partie de Tetris à base d’ananas, de viandes et de briques de jus de fruits…
Bref, alors que nous laissons derrière nous Lunenburg, L’Hermione est parée à affronter l’Atlantique Nord et ses dépressions. Nous en avons eu un avant-goût immédiatement à notre appareillage, effectuée sous une pluie fine avec une visibilité proche de zéro. Mais en fin de journée dimanche, nous filions à plus de 8 nœuds avec toute la toile dans 15 nœuds de vent, cap à l’Ouest sur Saint-Pierre.
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