Samedi 18 avril : le jour le plus long
Nous savions que ce départ serait une journée pleine d’émotions contradictoires, d’excitation et d’appréhension. Avions-nous seulement compris ce qu’il en serait réellement ?
L’Hermione est arrivée au mouillage à l’île d’Aix dans le brouillard après 3 jours d’essais en mer. Puis l’heure est venue de se mettre en place, de nettoyer intégralement le bateau afin d’accueillir les visiteurs officiels, quelques caméras supplémentaires et, évidemment, le président de la République.
Pour autant, il ne fallait pas oublier que le départ était prévu à 22h30 le soir même, avec prise de quart à minuit et 4h du matin pour les tiers tribord et milieu. La gestion du repos était donc cruciale, même si, pour cela, il fallait renoncer à assister à l’ensemble des célébrations. Ménage, menus travaux, installation des quelques gabiers embarquant ce samedi, interviews, préparation de la voilure pour le départ du soir… les occupations ne manquaient pas en attendant François Hollande.
Sa visite d’un peu plus d’une demi-heure, impressionnante machine officielle et médiatique, a été pour lui l’occasion d’une visite rapide de la dunette, du pont de batterie, des tiers et de la grande chambre pour la signature du livre d’or, de quelques conversations avec des gabiers volontaires puis d’une représentation de la « chorale » de l’Hermione pour une démonstration de chant de marins. Fidèle à nous-même, nous ne nous sommes pas vraiment laissés impressionner par la présence de la plus haute autorité française et l’ambiance était à l’image de notre équipage dans ce genre d’occasion : un joyeux bazar à la bonne humeur contagieuse.
Puis était venu le moment de lever l’ancre pour la première fois de la journée, et de tirer les premiers coups de canons de la journée afin de saluer la frégate Latouche-Tréville sur tribord. L’aller-retour sur la Charente s’est effectué sans encombre, au rythme des nombreuses salves, des saluts au public et des feux d’artifices de jour qui nous accompagnaient.
Puis nous avons rejoint à nouveau le mouillage à l’île d’Aix afin de débarquer les dernières caméras présentes à bord et d’attendre le feu d’artifice. Le ciel s’est malheureusement couvert en début de soirée et c’est sous la pluie que nous avons assisté au superbe spectacle qu’offraient les feux synchronisés que nous apercevions sur la côte. A peine la dernière fusée éteinte, nous levions alors l’ancre, tirions un dernier coup de canon sur le Belem, ancien navire du commandant, et prenions enfin la mer en direction des Canaries.