Mercredi 29 juillet 2015 :
Comme évoqué hier, nous allons jouer avec une dépression afin de rentrer à la maison. Une situation qui implique une préparation spécifique et une vigilance toute particulière. La journée d’hier a donc été consacrée à plusieurs manœuvres qui ne pouvaient se faire sereinement que dans un temps plus clément. C’était notamment le cas de la descente des vergues du troisième étage de voile de L’Hermione.
Ranger en Grand-rue les deux perroquets et la perruche était une opération à double avantage. Tout d’abord, il s’agissait de protéger des voiles que nous n’avons pas eu beaucoup l’occasion d’utiliser ces derniers jours. Elles prennent donc de la pluie et de l’humidité, mais n’ont pas l’occasion de sécher au vent.
Sur le pont, elles sont donc abritées et nous pouvons, dans le pire des cas, les dérabanter afin de les laisser prendre l’air et éviter une usure prématurée. Bénéfice secondaire, les vergues sont autant de prise au vent en hauteur en moins dans le cas où les conditions deviendraient franchement chaotiques.
Nous avons également pris des ris dans les deux huniers, c’est-à-dire diminuer la surface de la voile exposée au vent en repliant la toile contre la vergue.
En l’occurrence, nous en avons pris « 1 + 3 ». Cela signifie que nous avons commencé par prendre le premier ris, puis pris le troisième (sur trois au total) par dessus afin de pouvoir relâcher un peu de toile sans toutefois établir la totalité du hunier dans le cas ou le vent mollirait. La prise de ris est une manœuvre longue et fastidieuse.
Sur les huniers, on commence par choquer la drisse afin de faire redescendre la vergue au dessus du plateau de hune, puis on reprend sur les palanquins de ris qui remontent les ralingues de chutes (celles du côté de la voile) jusqu’aux fusées de vergue. Les gabiers montent ensuite dans le gréement et les deux les plus en pointe commencent par installer le raban d’empointure. Il s’agit d’un long cordage qui s’enroule autour d’un œil situé sur la voile et se coince dans des taquets sur la vergue (de gros cubes en bout de vergue). Les gabiers remontent ensuite la toile entre la bande de ris et l’envergure le long de l’espar puis l’enserrent à l’aide des rabans de ris (les cordages installés sur la voile, qui la traversent et qui pendent de chaque côté lorsqu’elle est entièrement établie). Ne reste ensuite plus qu’à ré-établir la voile.
Mercredi soir, nous étions fin prêts et – déjà – le vent commençait à fraîchir et à adonner. Nous filions entre 9 et 10 nœuds, avec un vent de travers le long du bord Sud-Est de la dépression, en attendant qu’elle prenne toute sa puissance en arrivant sur Terre-Neuve. Elle devrait ensuite emprunter une trajectoire vers l’Est qui nous ouvrira une porte vers l’Europe. Les choses sérieuses devraient quant à elles débuter cette nuit et durer 3 à 4 jours.
Mercredi soir, nous étions fin prêts et – déjà – le vent commençait à fraîchir et à adonner. Nous filions entre 9 et 10 nœuds, avec un vent de travers le long du bord Sud-Est de la dépression, en attendant qu’elle prenne toute sa puissance en arrivant sur Terre-Neuve. Elle devrait ensuite emprunter une trajectoire vers l’Est qui nous ouvrira une porte vers l’Europe. Les choses sérieuses devraient quant à elles débuter cette nuit et durer 3 à 4 jours.
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