105 miles parcourus à 4,4 nœuds de moyenne, au près serré dans 10 à 15 nœuds de vent ; des phases de 15 minutes avec la barre à zéro ; un cap tenu parfaitement : L’Hermione est un bateau hallucinant !
Après avoir tiré un bord direction le large depuis notre départ de Brest, nous avons effectué un virement de bord lof pour lof ce matin afin de reprendre la direction de la Bretagne. Mais nous marchons trop bien et devrions être arrivés 24h trop tôt, ce qui nous laisse une petite incertitude quant à notre programme exact de la fin de semaine.
En attendant, les quarts se succèdent à un rythme plutôt tranquille. Mis à part le lof pour lof effectué par un seul tiers et quelques manœuvres de voiles, dont l’établissement pour la première fois de la voile d’étai de grand hunier, les trois tiers profitent d’une navigation avec un vent établi, une houle plus reposante que les 6 mètres atteints lundi et une météo relativement clémente, fraîche mais sèche. Les malades à bord sont donc moins nombreux et certains des volontaires cloués au lit lors des premières heures de navigation sont enfin amarinés et ont pu goûter aux joies de l’ascension dans la mâture en navigation. Un plaisir que s’est également offert le Commandant en début d’après midi, pour un tour de vérification jusqu’aux barres de grand perroquet, à quelques 40 mètres du sol.
Les instruments de musique sont de sortie et les ponts résonnent d’accords de guitare, banjo, harmonica ou accordéon, qui viennent égayer des parties de « jambes de fer » suédoises. En clair, nous voguons sans histoire, ce qui nous laisse le temps de discuter, de nous connaître et de renforcer les liens déjà tissés sur le chantier entre nombre de volontaires. Des liens qui n’empêchent pas non plus l’intégration d’éléments plus nouveaux ou moins impliqués dans la construction. Car cette aventure nous rassemble et, aussi hétéroclite qu’il soit, le groupe des gabiers devient un mélange plutôt homogène une fois embarqué.