On tient bon !
Alors que les frimas de l’hiver continuent de nous faire grelotter et que le parcours de visite du grand carénage de L’Hermione à Anglet est fermé au grand public … vous pourriez vous imaginer que rien ne se passe sur les bords de l’Adour.
Bien qu’il soit véridique que L’Hermione soit en hivernage et que la pluie de cas contacts soit à la mode dans le pays en ce beau mois de janvier 2022, nos équipes continuent, jours après jours, de prendre soin du joyau.
Sur la coque avec la poursuite du débordage (prochainement un article sur votre espace adhérents) ou dans le gréement, les travaux ne faiblissent pas !
Afin de partager avec vous un peu de la vie du bord, nous vous donnons à lire ce beau témoignage de Yoann Hélard, gabier de la première heure et actuellement chef de tiers à bord de L’Hermione, sur le site du Grand Carénage dans le port de Bayonne à Anglet.
Tout est dans les détails
« Tout est dans les détails ! Et L’Hermione n’échappe pas à cette réalité. Alors pour vous raconter cet hiver 2022 dans le port de Bayonne, rien de mieux que de vous offrir tous les détails de nos jours !
Tout d’abord et vous vous en doutez, les gens vont et viennent, salariés comme bénévoles de l’Association, certains restant plus longtemps que d’autres, le temps d’un jour ou d’un mois, c’est selon, mais toujours le temps d’apprendre et de transmettre car L’Hermione que ce soit à Rochefort ou à Bayonne a toujours fonctionné et fonctionnera toujours sous le principe du partage et de la transmission des connaissances !
Cela est l’un des plus beaux attraits de ce chantier.
Alors bien sûr, l’hiver n’a jamais été la période la plus mirobolante pour ce navire ! Non qu’il ne s’y passe rien, bien au contraire, mais avec l’hiver vient le froid et cela même avec le réchauffement climatique… et avec le froid les volontés gèlent sous les doudounes.
Mais comme dans tout malheur, il est possible de trouver quelques fragments de réconfort, dites-vous que cet exil forcé à Anglet a le mérite de nous offrir de beaux après-midi qui flirtent délicieusement avec l’été. Et ce n’est pas le chat Batman qui miaulera le contraire vu comment il paresse sur le pont.
Le mercure s’élève et les corps se dénudent… mais sans jamais frôler l’indécence, rassurez-vous !
Alors avant que vienne la période d’ôter les bas-mâts – qui sera une grande première pour la frégate, les bénévoles profitent de ces beaux jours pour grimper dans ce qui reste de la mâture et descendre ce qui reste du gréement dormant, comprenez par là : haubans de huniers et tout le tintouin.
Un travail qui a le mérite de joindre l’utile à l’agréable car personne ne rechigne à l’idée de profiter de Bayonne et de ses paysages montagneux d’un peu plus haut !
Mais comme il en faut pour tous les goûts et qu’il est bon de briser la redondance, ces ascensions sont entrecoupées avec l’entretien du gréement à quai, de fourrage, de peinture et d’un peu de goudronnage. Euh, en fait de pas mal de goudronnage !
Alors que vos narines se rassurent, les fragrances qui sortiront de la forme d’Anglet seront les mêmes qu’à Rochefort, à condition que la covid ne vous ait pas privé de l’odorat !
Les journées ne peuvent qu’être variées en ce moment car un minimum de bénévoles implique un maximum de tâches. Il faut être sur tous les fronts : dépose des pods, déplacement de canons…
La boutique s’active comme chacun s’en doute, entre déménagement et installation ; le parcours de visite va pouvoir prendre forme ; et dans l’atelier charpente, ça coupe, ça ponce et ça mange des copeaux de bois toute la sainte journée !
Et en parlant de nourriture, on mange toujours aussi bien à bord. Tant que notre « mécanuisto » ne se trompe pas entre huile d’olive et de vidange histoire de blaguer !
Vous l’aurez compris, le travail n’empêche pas le plaisir – et heureusement d’ailleurs – alors si le cœur vous en dit et que le temps vous le permet, n’hésitez pas à rejoindre cette petite troupe située aux bords de l’Adour pour prendre des couleurs et faire perdurer le chantier.
Oh ! et j’ai failli oublier. Les visites commencent à reprendre tout doucement avec quelques privatisations du navire. Peut-être l’arrivée de nouveaux sponsors ou mécènes pour soutenir ce beau projet ?!
Il ne s’agit pas ici de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué mais c’est toujours bon d’espérer le meilleur, n’est-il pas ? Alors espérons le meilleur pour notre frégate ! »
Yoann