Lundi 20 octobre 2014
Après un départ de Brest, dimanche en milieu de matinée, nous avons fait cap au nord en direction de la baie de Falmouth afin de profiter du vent Ouest – Sud – Ouest qui soufflait.
Si le temps était clément, bien que frais, la houle longue et importante qui sévissait dans la Manche a eu raison de l’estomac de quelques-uns des volontaires à bord. Mais le soleil et, son superbe coucher, furent un réconfort bienvenu…
Comme toujours dans la Manche, les veilleurs n’ont pas manqué de travail durant la nuit. Mais à l’exception d’un navire militaire américain qui ne s’est détourné que lorsque le commandant a allumé l’éclairage de la mâture (probablement une sacrée surprise du côté des yankees!), la traversée s’est déroulée sans problèmes à près de 5 nœuds de moyenne. Les premières lumières en provenance du Royaume-Uni étaient visibles avant le lever du jour.
Une fois le pavillon de courtoisie hissé, l’ensemble de l’équipage de L’Hermione a été appelé sur le pont pour la préparation des toutes premières manœuvres de virement de bord face au vent pour la frégate. Contrairement au lof pour lof, effectué la semaine dernière, qui permet un rythme plus permissif, ce changement d’amure nécessite un timing extrêmement précis et une action très rapide sur l’ensemble des manœuvres afin de brasser les vergues (faire pivoter les bras sur lesquels sont attachées les voiles) de façon à ce que le vent aide la rotation du bateau. Pourtant, en à peine plus de 2h, pas moins de 3 virements de bord étaient ainsi effectués avec succès !
Un dernier virement de bord lof pour lof effectué par un seul tiers, nous amena ensuite dans la bonne direction pour rejoindre le mouillage de Helford River, dans la baie de Falmouth, où nous allons nous abriter d’un très gros coup de vent (force 9). Les deux ancres étaient donc lâchées vers 16h30 tandis que deux des trois tiers grimpaient dans la mâture afin de prendre des ris (en prévision d’un départ avec un vent encore fort) et rabanter les voiles (les serrer à l’aide de rabans, on ne dit pas « ferler » à bord de la frégate). Il s’agissait donc d’une grosse journée pour tout l’équipage, dont une partie est encore dans la mâture sous la pluie à l’heure ou nous écrivons ces lignes…