Mercredi 22 avril
Après une aube sous un ciel légèrement voilé accompagné de quelques gouttes de pluie, le soleil s’est levé, les nuages se sont dissipés et les températures sont légèrement montées, bien que le vent reste très frais.
Malheureusement, nous continuons à avancer le long des côtes portugaises avec le vent de face pour éviter une grosse dépression et nous ne pouvons toujours pas faire de voile.
La matinée et le début d’après midi a été consacrée à rabanter les quelques voiles qui étaient encore simplement carguées.
Pour ferler une voile, on commence en effet par la carguer : à l’aide de poulies installées sur les vergues et la ralingue (le cordage qui entoure la voile), on hisse le bas de la voile contre la vergue. Ces poulies et les manœuvres qui vont avec s’appellent des cargues fonds, cargues points et cargues boulines selon leur position sur la voile (les points sont au point d’écoute, les fonds sont sur le bas de la voile – l’envergure – et les boulines sur le côté – la chute – de la voile).
Une fois cette opération terminée, les gabiers grimpent dans la mâture afin de hisser la toile contre la vergue et de la ranger à l’intérieur d’un pli, dans ce qu’on appelle le sac. Puis on entoure le tout avec des cordages baptisés rabans. Si la manœuvre est relativement simple et rapide sur les voiles les plus petites, elle réclame du temps et un nombre de bras important lorsqu’il faut l’effectuer sur les huniers, la grand voile et la misaine, dont le poids total s’approche de la tonne.
Une fois ces activités terminées, il ne restait plus pour les tiers de quart cet après-midi qu’à effectuer des tâches d’entretien, pendant que les autres profitaient du soleil sur le pont, bricolaient, lisaient ou se reposaient dans le pont de batterie, les postes et la Sainte-Barbe. Deux gabières ont également saisi cette opportunité pour donner un cours d’espagnol express en prévision de notre arrivée aux Canaries dans moins de 10 jours désormais. Le tout dans une ambiance hilare.
Pour l’instant, il ne nous pèse pas trop d’avancer au moteur. La navigation est moins passionnante, certes, mais elle est aussi plus reposante. Il ne faudra cependant pas que cela dure trop longtemps pour que, le plus rapidement possible, nous puissions à nouveau profiter du calme et du plaisir de la navigation sous voiles à bord de L’Hermione.